un nouveau bol
Eh oui, il n'y a pas de sot sujet. Pas la peine de parler de ras le bol, ni d'avoir ou pas du bol, mais de mon nouveau bol. Qu'il soit un bol, n'a d'ailleurs aucune importance. Qu'il soit nouveau si. L'homme est ainsi fait qu'il se fatigue de tout ce qui dure trop longtemps, et quand il ne s'agit que d'objets périssables, et bien tant mieux.
Mon vieux bol, celui dans lequel je prenais mon café au lait tous les matins, était vraiment trop gros pour mon appétit. Contenance 75 cl. Celui là fait 50 cl, il est en porcelaine blanche, il est moins évasé que l'autre, son toucher est encore tout lisse, il va me tenir compagnie pendant combien de mois? je n'ose dire d'années.
Je suis toujours plus rassurée de parler des années passées, que des années à venir. En passant, bravo à tous ceux qui imaginent leur avenir sans angoisse, surtout ceux qui approchent ou dépassent la soixantaine.
Et puis il y a notre avenir et celui du monde. Tiens étonnant, cette nuit j'ai rêvé de Jacques Chirac en personne, qu'il se représentait encore une fois. Je précise bien: ce n'est pas un scoop, simplement une bizarreté de la nuit qui vous fait fréquenter les présidents, les stars, les inconnus, les oubliés, les parents qui ne peuvent plus vous accompagner dans la vie, et à qui vous pensez tout le temps sans le savoir, et qui vous rejoignent dans le songe réparateur, dans l'inconscient sans limites.
Bon ainsi tout ceux qui liront ce petit article seront quelque chose de confidentiel de ma vie. Quelque chose de trés datée, et insignifiant.Peut-être que cela les fera sourire. Peut-être qu'ils hausseront le sourcil, qu'ils n'iront pas au bout de la page, qu'ils l'oublieront.
Mais d'autres plus attentifs, plus sensibles, plus littéraires, s'interrogeront avec moi sur la vulnérabilité, l'usure, le temps qui passe, les souvenirs, l'inconscient, les blessures des rêves, leurs parents qu'ils ont perdus,leur avenir et l'avenir du monde. De quoi penser plusieurs fois dans la journée, et couper la monotonie du temps, ou celle d'un travail trop répétitif, ou d'occuper une pause, et de trouver dans ces mots un peu de chaleur féminine.
Bonne journée à tous, Dans la pluie et le vent du temps.